Le 18 novembre 1934 était inaugurée l'école des filles située route de Neufchâtel face à la gendarmerie.

Cet événement fort de Quincampoix dura toute la journée : discours officiel, cérémonie au monument aux morts suivi d'un banquet où de nombreux notables, député, maires des alentours étaient conviés sans oublier l'inspecteur d'académie, le capitaine de gendarmerie, l'architecte créateur des plans (Monsieur Robinne).

Tout au long de cette journée se sont succédé une audition de la musique de Neufchâtel, des sapeurs-pompiers et des enfants de la commune.
Dans l'après-midi, la fanfare de Neufchâtel rythmait la visite de l'école.
Un bal très animé dans la salle des fêtes clôtura cette journée.

Il faut dire que cette école faisait des envieux parmi les écoles de la région.
Le maire Paul Petit, avant-gardiste, avait proposé lors d'un conseil municipal, de créer une école mixte. Mais à l'époque, il était encore trop tôt pour révolutionner les mœurs !

Les 2 classes étaient particulièrement avenantes et bien décorées avec une frise des fables de La Fontaine encadrant les murs.
Le nombre de m2 par élève (1.25m2) était de rigueur, même le mobilier avait été créé pour l'occasion (voir la photo). Tout y était donc neuf !

Auparavant, l'ancienne école des filles se situait en lieu et place de la pharmacie actuelle. Et encore auparavant à la place de l'actuel bureau de poste.
La vétusté des locaux nécessitait trop de travaux pour pouvoir la restaurer et sa surface de terrain n'offrait pas de possibilité d'agrandissement.

La nouvelle école pouvait désormais accueillir 2 classes de 45 élèves et ainsi répartir les grandes et les petites filles.

De chaque côté des classes était construit 1 pavillon devant servir de logement à l'institutrice et à l'adjointe.

Pour l'institutrice, au RDC, le logement était constitué d'une salle, d'une cuisine, d'un bureau et d'une buanderie.
Pour l'adjointe, le bureau et la buanderie étaient remplacés par un réfectoire.
A l'étage de chacun des logements, il y avait 3 chambres, des toilettes et un grenier.
En outre chaque logement comprenait une cave en sous-sol avec descente de fûts.
Du grenier de l'adjointe, un escalier permettait d'accéder au plancher au-dessus des classes et ainsi de pouvoir régler l'horloge de l'école.
Les cabinets d'aisance (toilettes) au nombre de 8 étaient situés dans la cour, visibles des classes et donc surveillés des maîtresses.

Une bétoire de 20m de profondeur recueillait les eaux usées de la cuisine, buanderie, des eaux pluviales du préau ainsi que l'évacuation des toilettes.

Pour anecdote, 4 mois avant son inauguration, des travaux supplémentaires ont dû être entrepris concernant :
- le plancher en chêne à bâtons rompus sur bitume au lieu des pavés d'asphalte prévus à l'origine et non conforme aux nouvelles normes.
- un auvent supplémentaire pour abriter l'entrée des classes de la façade principale.
- Clôture de la cour par des murs pleins pour protéger les enfants des vents d'ouest.
- Construction d'une buanderie à côté des waters closets La buanderie comme prévue au RDC du logement de la directrice étant supprimée afin d'éviter la servitude qui en résulterait ainsi que la détérioration que la buée pourrait causer aux appartements.
- Electrification de l'horloge de l'école
- Chauffage centrale et radiateurs
- Etablissement de passerelles sur le fossé de la route pour donner accès aux 3 entrées de l'école.
- Complément de mobilier (bibliothèque, bancs et stores)
- Plantation (pelouse, arbustes et haie pour le côté nord-est)
- Installation de la plomberie et appareils de distribution aux éviers, toilettes etc. en prévision de la prochaine adduction d'eau en eau potable de la commune.

Aujourd'hui, ce bâtiment est occupé par le DOJO (association de judo), des activités péri-éducatives s'y déroulent et les deux appartements sont loués par la commune.